Journal d'entrainement: Introduction

Dans quasiment toutes les pratiques, que cela soit la musculation ou le travail du rêve, on conseille de tenir un journal d'entrainement. C'est quelque chose que je n'ai jamais fait, évidement, on ignore toujours les meilleurs conseils.

Il y a quelques années je suivais avec intérêt le blog d'un kendoka intitulé "1000 suburi par jour". Les suburi, ce sont en gros des coupes d'entrainement, des frappes dans le vide, qui font partie de l'entrainement au kendo. Or, il y a un dicton au kendo (un art martial japonais où l'on combat au sabre) qui dit que si on veut devenir un vrai kendoka, si l'on veut que le sabre devienne une extension naturelle de notre bras, on doit faire 1000 suburi par jour pendant 1000 jours. Et donc, il y a un gars qui s'est donné le challenge de faire ces 1000 suburi par jour pendant 1000 jours, et qui documentait son évolution sur un blog.

C'était fascinant à plusieurs niveaux. Sur le plan martial, tout d'abord, car on suivait avec lui l'évolution de sa compréhension du kendo, mais aussi sur un plan humain, car vous vous doutez bien que c'est un challenge qui est compliqué à tenir et qui demande un vrai investissement, une vraie discipline et un réel effort de volonté pour être tenu aussi longtemps. Ce genre de challenge transforme le pratiquant sur bien plus de plans que juste la pratique du kendo. Ce blog était aussi passionnant à suivre, peut-être aussi parce qu'il permettait de vivre par procuration une aventure un peu extrême (consacrer plus d'une heure par jour à son art, tous les jours), que j'aurais rêvé vivre mais que je pensais hors de portée pour plein de mauvaises raisons. Il y a quelques jours, je repensais à ce blog et j'ai réalisé qu'aujourd'hui, je m’entraîne au minimum 1h par jour et parfois bien plus... Et que donc, d'une certaine façon, je vis un peu cette aventure qui m'avait fascinée. Or, je cherche depuis longtemps une manière d'écrire des contenus sur ce blog qui soit un peu différente de ce qui a déjà été fait, car je suis conscient qu'en ce qui concerne le taoïsme et la vision de la pratique dans notre école, mon professeur a déjà beaucoup écrit sur le sujet. Bref, je me suis dit que c'était peut-être une idée intéressante que de présenter une vision de l'intérieur de ce qu'est la vie d'un pratiquant un peu plus investi que la moyenne. Il reste que l'exercice ne va pas forcément être facile. Il y a une partie de mon entrainement dont je ne veux pas parler, pour ne pas embrouiller et/ou créer de l'attente chez mes propres élèves, ou parce que je ne maîtrise pas encore le sujet suffisamment pour l'exposer correctement. Il y a donc une partie de mon entrainement qui restera privée. Mais j'espère qu'il restera assez de matière pour vous embarquer dans une aventure passionnante.

Ce travail me donnera aussi peut-être l'occasion de structurer mon entrainement un peu plus et de passer un cap. J'ai déjà un rythme d'entrainement assez soutenu, en tout cas par rapport à celui de la plupart des débutants: je m'entraîne au minium 1h par jour physiquement (souvent beaucoup plus), auquel s'ajoutent 30 mins de méditation et 30 mins de neidan (sur lesquels je suis un peu moins régulier d'ailleurs, car j'aime tellement le taichi que j'ai tendance à faire plus de taichi au détriment du reste). En tenant ce journal, d'entrainement, j'espère ainsi m'obliger à ne pas négliger d'aspect de mon entrainement et à rééquilibrer la pratique physique et le reste.